Apopthegmes de Porphyre le Kavsocalybite.

«Peine comme si tu étais immortel et vis comme si tu étais prêt à mourir»

Saint Porphyre le Kavsocalybite (dans le monde, Evangelos Bairaktaris, 1906-1991) – était un moine prêtre, un grand ascète qui depuis l’enfance s’était engagé pour la gloire de Dieu et avait acquis une multitude de dons du Saint Esprit : le don de la ferveur dans la prière, de clairvoyance, du discernement spirituel.

Il pouvait guérir un malade rien qu’en le touchant de sa main et, avec ses yeux spirituels, il voyait les profondeurs des cœurs et contemplait des évènements qui se déroulaient à des milliers de kilomètres. Il donnait des conseils à des milliers de personnes, non seulement en Grêce mais dans le monde entier. Sa vocation fut très précoce : il partit à l’Athos à l’âge de 13 ans. Il dut rentrer quitter la Sainte Montagne six ans plus tard, pour des raisons de santé. Ordonné prêtre à l’âge de 20 ans, il reçut le nom de Porphyre. En 1940, il fut nommé aumônier de l’église Saint-Gérasime, à la polyclinique d’Athènes, près de la place Omonia. Quelques années plus tard, il fonda le monastère de la Transfiguration à Milesi. En novembre 1991, il revint dans son ancienne cellule du mont Athos, et y trouva le repos en Dieu. Le Starets Porphyre Kavsokalybite fut canonisé en 2013.

Sans amour la prière ne porte pas de fruits

«Que tout ce qui est fait soit fait par amour».

«Tâchons de donner notre amour de manière désintéressée, sans considérer quelle attitude ont les autres vis-à-vis de nous. Lorsque la grâce de Dieu entrera en nous, nous ne nous demanderons pas si l’on nous aime ou pas, si l’on nous parle bien ou pas. Nous ressentirons la nécessité d’aimer chacun».

Ne réclamons pas l’amour. Aimons nous-mêmes

«L’une des manifestations de nous-mêmes consiste en ce que nous exigeons des autres de devenir bons. En réalité nous souhaitons nous-mêmes devenir bons, mais comme nous n’y arrivons pas, nous l’exigeons des autres et les y forçons».

«Souhaiter que les autres nous parlent aimablement est égoïste. Laissons les autres nous parler comme ils le sentent. Ne réclamons pas l’amour. Efforçons-nous de les aimer et de prier pour eux de toute notre âme».

«Lorsque quelqu’un nous fera du mal d’une façon ou d’une autre, par la calomnie, l’injure, songeons qu’il est notre frère, sous l’emprise de l’ennemi. Il en est devenu la victime. C’est pourquoi nous devons avoir de la compassion et prier Dieu pour qu’il aie pitié de nous et de lui. Et Dieu viendra en aide aux deux».

«Mais si nous nous mettons en colère contre lui, alors l’ennemi sautera sur nous et se jouera des deux. Celui qui juge son prochain n’aime pas le Christ. C’est à cause de l’égoïsme, qui est le fondement du jugement. Ayons tous le regard des saints».

«Le chrétien est noble. Tâchons de supporter l’offense plutôt qu’offenser nous-mêmes».

Comment reconnaître l’homme humble

«L’homme humble sait qu’il est pécheur et en est affligé, mais il ne désespère pas, il ne s’épuise pas. Celui qui possède la sainte humilité, n’a pas l’esprit de contradiction, c'est-à-dire qu’il ne se rebelle pas. Il accepte que d’autres le vérifient, lui fassent des remarques, il ne s’énerve pas et ne se justifie pas, il ne perd pas l’équilibre. L’égoïste fait tout le contraire. Il se sent lésé. Au début il ressemble à l’homme humble, mais à la moindre blessure, il perd aussitôt la paix, s’énerve et s’indigne».

On peut devenir saint partout

«On peut devenir saint partout. A votre travail, quel qu’il soit, vous pouvez devenir saint grâce à la douceur, la patience et l’amour. Chaque jour, envisagez un nouveau départ, de nouvelles dispositions, avec enthousiasme, amour, prière et silence».

«Lorsque tu en as la possibilité, aide ton prochain matériellement. Néanmoins, aide davantage ceux qui se trouvent près de toi, de cette façon : parle avec eux, écoute les, lorsqu’ils veulent te raconter leurs problèmes, leurs malheurs, assieds-toi avec eux, afin qu’ils ne se sentent pas seuls».

«Voilà le christianisme : à travers l’amour du frère, atteindre l’amour de Dieu».

«C’est tout un art d’acquérir l’illumination de l’âme !»

La clé de la vie spirituelle est la prière

«La clé de la vie spirituelle est la prière. Personne ne peut enseigner la prière : ni les livres, ni les starets, personne. Le seul professeur en la matière est la grâce divine. Si je vous raconte qu’un miel est sucré, fluide, et qu’il a tel ou telle propriété, vous ne comprendrez pas tant que vous ne l’aurez pas goûté. Il en est de même avec la prière».

Celui qui ne se repend pas périra.

«Celui qui ne se repend pas périra. Je te le répète celui qui ne se repend pas périra».

«L’âme, pour se repentir, doit s’éveiller. Lors de l’éveil, le mystère du repentir s’accomplit. Là est la liberté de l’homme. Mais l’éveil ne dépend pas seulement de l’homme. L’homme seul ne peut le faire. Dieu intervient».

Lorsque l’homme a une passion

«Lorsque l’homme a une passion, tâchons de diriger vers lui les rayons de l’amour et de la miséricorde afin qu’il guérisse et en soit libéré. Cela n’arrive qu’avec la grâce divine. Souvenez-vous qu’Il souffre plus que vous».

«Ceux que nous appelons publicain et pécheresse sont pour Dieu des voleurs pris en flagrant délit, tandis que vous tous et moi-même, nous sommes des voleurs qui n’ont pas encore été découverts. Le voleur prit en flagrant délit et humilié, tout comme la femme dont le péché est connu de tous, qui se repentent avec humilité, nous sont de beaucoup supérieurs, à nous qui avons un bon nom, mais qui vivons une vie douteuse à l’insu de tous.».

«Sache encore une chose. Les âmes qui souffrent, qui sont dans le malheur ou sont tourmentées par les passions sont gratifiées d’un grand amour et d’une grande grâce divine».

Quoi qu’il arrive, ne vous faites des reproches qu’à vous-mêmes

«Quoi qu’il arrive, ne vous faites des reproches qu’à vous-mêmes. Priez avec humilité, ne vous justifiez pas. Par exemple, si vous voyez en face de vous de la résistance ou de l’animosité, priez afin de répondre avec amour à cela. Vous entendez une calomnie vous concernant ? Priez. »

«La moindre récrimination sur un prochain agit sur l’âme et empêche de prier. L’Esprit Saint, l’âme dans de telles dispositions, n’ose pas s’en approcher».

Ne vous répandez pas en paroles lors de conversations sur la religion – et vous vaincrez

«Ne vous répandez pas en paroles lors de conversations sur la religion – et vous aurez le dernier mot. Permettez à la personne qui a un avis différent de s’épancher, de parler, parler… Qu’elle sente qu’elle est en présence d’une personne paisible. Agissez sur elle par votre bienveillance et votre prière et ensuite dites-lui quelques mots. Vous n’obtiendrez rien si vous lui dites brusquement, par exemple : « Tu mens ! » Qu’en sortira-t-il ? Vous serez comme un agneau au milieu des loups (Mt 10,16). Que faire ? Soyez extérieurement imperturbable, et intérieurement, priez. Soyez prêts, soyez éduqué, ayez de l’audace mais avec sainteté, douceur et prière.».

Les enfants n’aiment pas la pression

«Il ne suffit pas aux parents d’être pieux. Il faut aussi ne pas forcer les enfants en tâchant de les rendre meilleurs par pression. On peut éloigner ses enfants du Christ si l’on suit les principes religieux égoïstement».

«Les enfants n’aiment pas la pression. Ne les forcez pas à aller à l’église. On peut leur dire : « Libre à toi de venir avec moi ou de venir seul plus tard”. Laissez à Dieu la possibilité de parler avec leurs âmes».

«Il est défendu de forcer quelqu’un. Son heure arrivera, le moment viendra, il faut simplement prier pour lui. Par le silence, la patience et surtout par la prière nous nous rendons mystérieusement utiles aux autres».

Les mots frappent l’oreille mais la prière va au cœur

«Les mères doivent prier avec amour pour leurs enfants. L’enfant, qu’il soit déjà né ou bien qu’il se trouve encore dans les entrailles de sa mère, sent le manque d’amour, la nervosité, la haine de sa mère et en reçoit des traumatismes dont il sentira les séquelles toute sa vie».

«Les mères savent s’inquiéter, conseiller, se répandre en paroles, mais elles ne savent pas prier. Beaucoup de conseils et d’ordres font du mal. Les enfants n’ont pas besoin de beaucoup de paroles. Les paroles frappent l’oreille, mais la prière va au cœur».

«Lorsque tu vois que le malin a vaincu ton fils, au lieu de te mettre en colère contre lui à cause de sa désobéissance, prie Dieu. Apprends à parler à Dieu de tes enfants au lieu de te disputer avec eux, rapporte à Dieu tous tes soucis les concernant».

«La sainteté des sentiments et de la vie de la mère illuminent l’enfant dès sa conception. Tout ce que je viens de dire, il faut que non seulement les mères mais aussi les futurs pères s’en souviennent».

«Devenez saints et vous aurez de bons enfants».

Le Christ ne Se révèle que dans l’Église

«Le Christ ne se révèle que dans l’Église, là où les gens, réunis, s’aiment les uns les autres sans considérer le péché ; non pas grâce à leurs efforts mais grâce à la miséricorde et à l’amour du Christ».

«Dans l’Église, nous devenons uns avec chaque personne malheureuse, souffrante ou pécheresse».

«Le sommet de la vérité est la sainte Eucharistie».

«La confession est le chemin des hommes vers Dieu. C’est un don d’amour fait à l’homme par de Dieu.».   

«Sois attentif, ne communie pas par habitude. A chaque fois, approche-toi des sacrements comme si tu le faisais pour la première fois et en même temps comme si c’était la dernière fois que tu communiais avant ta mort».

Lorsque je quitterai cette vie, je serai plus proche de vous

«Peine comme si tu étais immortel et vis comme si tu étais prêt à mourir».

«Lorsque je quitterai cette vie. Je serai plus proche de vous».

Saint père Porphyre, prie Dieu pour nous!

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