Après le Chant des Chérubins. 1e partie

1) Œuvre commune

Dans le christianisme, le salut n’est jamais voie individuelle, chemin privé. Même l’ermite, purifiant son âme dans les mortifications solitaires n’est pas sanctifié parce qu’il répond à des critères de bonne réception de la grâce, mais parce qu’il est demeuré dans son désert en tant que membre de l’Église.

C’est la vie en Christ qui sauve. Et cela signifie que l’acquisition du salut est une ascension dans la vie en Christ, et non une simple modification artisanale de notre décor intérieur. Rencontrer le Christ signifie toucher ce qui m’englobe, ce qui me dépasse et qui peut donner à ma vie un nouvel élan. Mais cet élan, ce courant n’existe pas pour moi seul et n’a pas l’intention de s’arrêter de jaillir lorsqu’il aura atteint mon cœur. Le Christ n’est pas mort pour moi : il est mort pour moi aussi. En d’autres termes, la sotériologie chrétienne ne peut être pensée qu’en termes de co-participation. Je participe de ce qui ne vit pas seulement en moi. Je suis participant de ce don qui ne m’est pas adressé qu’à moi seul. En faisant une liste de tous les destinataires du don du Christ, nous comprendrons mieux le sens de l’intervention du Christ. L’Église est justement l’ensemble de tous les destinataires.

La Nouvelle alliance n’est pas conclue avec une personne en particulier, ni avec Pierre, ni avec Jean, pas plus qu’avec le cercle des apôtres : elle est conclue avec l’humanité toute entière. Avec le peuple. Être chrétien signifie tout simplement être membre du peuple de Dieu. Être chrétien signifie réaliser en soi le don qui demeure dans l’Eglise[1]. Si je supporte mal que quelqu’un d’autre que moi prie le Christ, si la vue de petites vieilles ou de « clodos » se penchant sur mon icône préférée me fait frémir, c’est que le colis que m’envoie le Christ est resté non réclamé. Il faut apprendre à se réjouir non seulement du Christ, mais encore des chrétiens, et pas seulement des saints de calendrier, mais bien des simples chrétiens, des chrétiens bien vivants qui se bousculent dans les églises et les autobus.
Le principal sacrement des chrétiens s’appelle la Liturgie. Service commun. Œuvre commune. Dans la Grèce antique, on appelait liturgie l’organisation de festins publics,  nécessaires à la société et proposés par son organisateur d’une manière désintéressée, qui ne lui rapportait rien. Le liturge était donc l’homme public qui dépensait son temps, ses forces et une partie de son capital pour le bien de ses concitoyens.

Dans un monde qui voit dans l’existentialisme la philosophie du siècle, il est particulièrement difficile de parler de Liturgie. Chacun recherche la solitude et l’originalité, et nous voilà ramenés à l’idée de communauté. Pourtant, l’homme ne peut se contenter de contempler les profondeurs du vide. L’abîme de l’âme humaine peut être appelé par l’abîme de la Divinité. Aux confins de l’existence humaine, on peut ressentir autre chose que la « nausée » de Sartre. La mortalité humaine n’est pas forcément prétexte au désespoir et à la fuite, elle peut susciter l’amour, comme l’exprime ce vers pénétrant de Marina Tsvetaeva : « Ecoutez, aimez-moi aussi parce que je mourrai ! ».

Les premiers chrétiens avaient une conscience aïgue de la mortalité humaine. Ils ont révélé l’intégrité de l’homme : « L’homme, au sens plein du terme, n’est pas l’âme sans le corps, ni le corps sans l’âme, mais ce qui a été créé sous la forme magnifique de l’union de l’âme et du corps », écrivait saint Méthode d’Olympe à la fin du IIIe siècle, en réaction au spiritualisme qui voulait que seule l’âme soit digne de l’immortalité[2]. Par conséquent, l’âme comme le corps doivent être nourris d’Eternité, « tant que nous en avons l’occasion » (Gal 6, 10). Le corps recevra avec l’âme sa récompense ou son châtiment, et la joie du salut doit être manifestée non seulement à l’âme invisible, mais au corps.

Le christianisme est plus simple et plus naturel qu’il ne semble parfois. Comment le corps se restaure-t-il ? Par la nourriture. Qu’est-ce qui réunit plusieurs corps dans leur restauration ? La table commune. Le Christ aurait pu choisir n’importe quelle autre forme pour le plus grand de Ses sacrements, pour le sacrement par lequel Il vient demeurer dans les initiés. Il n’a pas choisi d’initier les Siens par une parole secrète, un koan[3], des exercices de yoga censés « ouvrir les chakras », il a choisi la table.

Les dieux de l’Olympe, eux aussi, festoient ensemble. Non parce que la nourriture leur est nécessaire, mais parce qu’ils ont besoin de communauté, de liturgie. De la même façon, l’Alliance de l’amour a été donnée dans un sacrement impossible à célébrer en solitaire, elle est conclue dans la coupe, passant de mains en mains à une table d’amis.

La première chose qu’apprend (et que doit accepter) celui qui désire communier, c’est que la Communion est reçue au cours de la Liturgie, de la liturgie non pas au sens de service religieux parmi d’autres, mais comme assemblée. La communion est perçue par tous les chrétiens comme l’œuvre de leur assemblée, leur œuvre commune.

2) Sacrement et rite

Le Christ a habillé Son sacrement de rites. C’est pourquoi le christianisme n’a pas honte de son ritualisme, de son incarnation dans des actes humains.

Ceux qui s’élèvent contre le rite ne sont logiques que dans le cadre du gnosticisme. Selon le néopythagoricien Apollonios de Tyane, Dieu ne saurait être honoré de rien de matériel, pas même de mots prononcés à voix haute. La matière, en effet, est trop souillée pour être offerte au Créateur[4]. Pour les chrétiens, le monde est racheté, la matière terrestre est purifiée et peut donc être portée à l’autel de Dieu pour y être reprise déjà transformée.

On dira que le christianisme est une « religion spirituelle » et que tout doit y être « spirituel », sans passer par le matériel et le rituel. On dira que, selon le mot de l’apôtre, « la chair et le sang n’héritent pas du royaume de Dieu ». Répondez par ces mots de saint Justin : « Lorsque Paul dit que la chair et le sang n’héritent pas du Royaume de Dieu, il n’entend pas nier la participation de la chair à la vie du siècle à venir, mais enseigner qu’on n’hérite pas du Royaume de Dieu, qui est la vie éternelle, par le corps, mais du corps par la vie. Car si le Royaume de Dieu, qui est la vie, s’héritait par le corps, la vie serait dévorée par le corruptible. Pourtant, la vie hérite du mortel afin que la mort soit victorieusement engloutie par la vie et que le corruptible devienne le bien de l’incorruptible, s’étant fait le serviteur, le subordonné de l’immortalité afin que le corps appartienne à l’incorruptibilité et non pas l’incorruptibilité au corps[5]. La chair et le sang, le corporel ne peuvent entrer d’eux-mêmes dans l’Eternité. Mais l’Eternité peut les attirer à elle. Toute la question est dans le sujet de ce mouvement. Ce qui est impossible à l’homme est possible à Dieu.

Comme le disait si bien Héraclite, « Il n’y a qu’un seul sage, qui veut et ne veut pas être appelé Zeus ». Dieu veut et ne veut pas nos offrandes. C’est lui qui établit la loi et les rites de l’Ancien Testament, c’est lui encore qui dit aux prophètes son dégoût des sanglantes festivités rituelles. Aucune prière, aucune offrande, ni les plus raffinées, ni les plus « spirituellement élaborées » ne peuvent nous permettre d’atteindre Dieu. Ni la poésie, ni la métaphysique, quand bien même nous en saturerions nos psaumes, ne nous rapprocheront de Dieu. Mais s’Il veut prêter l’oreille au cœur humain, Il entendra la prière du lecteur le plus nasillard et le plus ignorant.
Salomon montre une parfaite compréhension de cette situation dans sa prière lors de la dédicace du temple de Jérusalem : « Sois attentif à la prière et à la supplication de ton serviteur, Seigneur, mon Dieu, écoute l’appel et la prière que ton serviteur fait aujourd’hui devant toi ! Que tes yeux soient ouverts jour et nuit sur cette maison, sur ce lieu dont tu as dit : “Mon nom sera là”, écoute la prière que ton serviteur fera en ce lieu (...) Toi, écoute du lieu où tu résides, au ciel, écoute et pardonne » (I Rois 8, 28-30).

Et Dieu, pour lequel l’univers n’est rien de plus qu’un marchepied, fait réellement Sa « demeure » du temple de Salomon. Plus tard, Il rétrécira plus encore la taille de Sa demeure en venant habiter le sein de Marie. Dieu s’est fait chair.

Aucun mépris du monde humain dans le Nouveau Testament. Le Créateur sait qu’Il nous a fait de chair, doté de capacités limitées de compréhension et d’expression. Il sait que chacune de nos pensées a besoin du « rite » des mots, chacun de nos sentiments du « rite » des gestes. Il sait que nos yeux nourissent nos âmes, que nos oreilles font de même. Il bénit les rites. Il s’est Lui-même soumis aux rites, de la circoncision à la mise au tombeau.

Comme le disait saint Jean Chrysostome dans sa 82e homélie sur l’Évangile selon saint Mathieu, « Jésus-Christ ne nous a rien donné de sensible, mais ce qu’Il nous a donné sous des objets sensibles est élevé au-dessus des sens et ne se voit que par l’esprit. Si vous n’aviez point de corps, il n’y aurait rien de corporel dans les dons que Dieu vous fait : mais parce que votre âme est jointe à un corps, il vous communique des dons spirituels sous des choses sensibles et corporelles. Combien y en a-t-il maintenant qui disent: Je voudrais bien voir Notre-Seigneur revêtu de ce même corps dans lequel il a vécu sur la terre. Je serais ravi de voir son visage, toute la figure de son corps, ses habits et jusqu’à sa chaussure. Et moi je vous dis que c’est lui-même que vous voyez; que c’est lui-même que vous touchez, que c’est lui-même que vous mangez. Vous désirez voir ses habits, et le voici lui-même qui vous permet, non seulement de le voir, mais encore de le toucher, de le manger, et de le recevoir au dedans de vous[6]. »

Ainsi donc, les contes théosophiques sur la « spiritualité » du christianisme sont très exagérés. Le christianisme n’est pas « spirituel », il s’inscrit dans la vie.

3) La Sainte Cène

Le « rite » le plus important que nous ait appris le Christ et qu’Il a Lui-même accompli est la Sainte Cène, cette saisissante union de l’ordinaire et de l’extraordinaire.

« Allez, préparez pour Moi la Pâque ». Cette union de l’ordinaire et de l’extraordinaire est déjà contenue dans ces simples mots. Si le Christ ne donne aucune autre indication, c’est bien parce que le repas doit s’accomplir comme à l’ordinaire, selon le rite établi. Mais la Pâque n’a pas encore commencé. Les Juifs ne faisaient que s’y préparer, il restait deux jours avant Pâque. C’est pourquoi on trouve du pain fermenté au Cénacle[7]. Le Maître du Sabbat a reporté la Pâque du jour où elle devait être célébrée selon la tradition au jour qui Lui convenait. Il a présidé le repas pascal avant le sabbat pascal des Hébreux. Et, ressuscité après la Pâque, il a sanctifié un jour ordinaire pour les Juifs. Le temps est désormais le temps de Dieu. Il n’y a plus de jour du Seigneur, le temps est Sien et parle de Lui. Désormais, l’expression « jour du Seigneur » appartient à un autre niveau, à un autre plan.

Bien qu’Il ait reporté la Pâque, le Christ préside le repas pascal en observant minutieusement le rituel juif. Attachons-nous à certaines parties de son déroulement.

Le repas commence par la bénédiction, ou berakokh : « Béni sois-tu notre Dieu, Roi des Siècles, qui donnes le fruit de la vigne ». Après cette prière, on met à part l’afikoman, morceau destiné au pauvre ou au voyageur selon le commandement : « Et réjouis-toi devant le Seigneur (...), toi (...), l’étranger et l’orphelin » (Deut 16, 11). C’est cet afikoman que le Christ a rompu comme Son corps[8] ajoutant visiblement à la bénédiction traditionnelle « Béni es-tu, Seigneur notre Dieu, Roi des Siècles, qui donnes à la terre de produire le pain » la formule instituant le nouveau sacrement : « Prenez et mangez-en tous, ceci est Mon corps, livré pour vous ». L’Eucharistie est donc le pain des voyageurs et des pauvres, le pain des sans-abri.

« Faites ceci en mémoire de Moi ». Le Christ semble insister : en mémoire de Moi. Désormais, en mémoire de Moi. La commémoration des bienfaits du Créateur, dont vous vous souvenez à chacun de vos repas de fête, doit maintenant s’adresser non seulement au Créateur invisible, mais également à Moi. Yahvé, que vous remerciez par ces mots, s’est fait chair et vous donne Sa chair, et non pas seulement le fruit de la terre qu’Il a créée. Toute prière fait désormais mémoire non seulement de Yahvé, mais du Christ.

Au milieu du repas vient la khaggada, discours sur la délivrance miraculeuse des Hébreux sous la forme de la réponse d’un père à son fils sur l’origine de la fête de Pâque. Notre anaphore liturgique qui fait mémoire de la Passion du Sauveur (« la croix, les clous, la lance, la mort... ») lui correspond. On passe ensuite à la bénédiction de la coupe et à l’invocation des miséricordes divines sur Israël, on demande à Dieu de se souvenir d’Israël. Dans la liturgie orthodoxe, on retrouve ce rite dans la prière « Souviens-toi en premier lieu, Seigneur... »

Judas est désigné comme traître au moment où il trempe son pain dans le plat, rite au cours duquel les Juifs goûtent d’épices tirées de plantes amères en même temps que le pain azyme, en souvenir du pain de l’exil et de l’esclavage. A l’amertume de l’esclavage répond ici l’amertume de la trahison.

Le Christ, selon le récit des évangélistes, « bénit la coupe ». Ils ne nous disent pas, cependant, quels mots il employa. Et on comprend aisément pourquoi : cette formule, qui concluait le repas pascal, était connue de tout enfant d’Israël : « Béni es-tu, Seigneur notre Dieu, roi de l’univers, Toi qui nourris le monde entier de Ta bonté et de Ta grâce, de Ta miséricorde et de Ta complaisance. Tu donnes à toute chair sa nourriture, car Ta miséricorde demeure dans les siècles. Ta grande bonté ne nous a jamais laissés sans nourriture ; qu’elle ne vienne jamais à nous manquer, de par notre amour pour Ton nom, car Tu gardes et Tu maintiens tout ce qui vit, Tu combles tous les êtres de tes bienfaits et Tu nourris tout ce que Tu as créé. Béni es-tu, Seigneur, qui nous donnes à tous notre nourriture ! Nous Te rendons grâces, Seigneur, d’avoir donné à nos pères en héritage cette terre vaste, féconde et tant désirée, de nous avoir fait sortir, Seigneur, de la terre d’Égypte, de la maison d’esclavage, nous Te rendons grâce pour Ton alliance que Tu as inscrite dans notre chair...[9]»

N’est-ce pas à la suite de cette prière que le Christ éleva la coupe en disant : « Prenez et buvez-en tous. Cette coupe est la Nouvelle Alliance en mon sang, versé pour vous et pour la multitude » ? Le sang écoulé de la chair des hommes lors de l’Ancienne alliance avec Dieu est mis en parallèle avec le sang du Christ ; à l’alliance avec Moïse correspond la Nouvelle Alliance, à la libération de l’esclavage en Égypte correspond la rémission des péchés. Moïse avait aspergé le peuple d’Israël en disant : « Voici le sang de l’alliance que le Seigneur conclut avec vous » (Ex 24, 8). Le Christ reprend ces paroles durant Sa nuit pascale pour évoquer Son propre sang.

Diacre André KOURAEV

Après le Chant des Chérubins. 2e partie

Après le Chant des Chérubins. 3e partie

[1]  « La grâce, qui se déverse par les sacrements, ne trace pas un sentier solitaire de l’âme vers Dieu. Elle n’est reçue par chacun de nous qu’à la mesure de son insertion sociale dans l’organisme abondamment abreuvé de ses sèves. Tous les sacrements sont essentiellement des sacrements dans l’Église, car ce n’est que dans la communauté d’Esprit que l’on peut devenir participant des dons de l’Esprit ». Henri de LUBAC. Le catholicisme. Milan, 1992, p. 60 (cité d’après le texte russe).

[2] Saint Méthode d’Olympe. O voskressenii, protiv Origena [De la résurrection, contre Origène]. In : Sv. Mefody, episkop i moutchenik, otets Tserkvi III-go veka. Polnoe sobranie ego sotchineniy [Saint Méthode, évêque et martyr, père de l’Église du IIIe siècle. Œuvres complètes]. Saint-Pétersbourg, 1877, p. 185.

[3] Dans le bouddhisme, énigme sans réponse, censée « élargir la conscience ».

[4] Cf. Miloslavsky, P. Issledovania o stranstviakh i pereseleniakh douch [Etudes sur les errements et les reincarnations des âmes]. In : Peresselenie douch [La réincarnation des âmes]. Moscou, 1994, p. 169.

[5] Ce texte de saint Justin nous est parvenu grâce à une citation de saint Méthode d’Olympe (op. cit., p. 232-233). Un demi-siècle après saint Justin, saint Irénée de Lyon développe la même interprétation de ce verset de saint Paul : « l'Apôtre veut nous exhorter à conserver cet Esprit de Dieu par la foi et par une vie chaste, de peur que, faute d'avoir part à ce divin Esprit, nous ne perdions le royaume des cieux : voilà pourquoi il proclame que la chair à elle seule, avec le sang, ne peut hériter du royaume de Dieu. Car c'est le vivant qui hérite des biens du mort, et une chose est hériter, autre chose être possédé en héritage : l'héritier est le maître, il commande, il dispose de son héritage à son gré ; l'héritage, au contraire, est soumis à l'héritier, il lui obéit, il est sous sa domination. Quel est donc le vivant ? L'Esprit de Dieu. Et quels sont les biens du mort ? Les membres de l'homme qui se dissolvent dans la terre. Ce sont eux qui sont reçus en héritage par l'Esprit, en étant transférés par lui dans le royaume des cieux. C'est le vivant qui hérite et c'est la chair qui est possédée en héritage. afin de nous exhorter à cette communion de l'Esprit, l'Apôtre dit à bon droit les paroles déjà citées : « La chair et le sang ne peuvent hériter du royaume de Dieu. » C'est comme s'il disait : « Ne vous y trompez pas ! Si le Verbe de Dieu n'habite pas en vous et si l'Esprit du Père ne vient pas en vous, et si vous menez une vie vaine et quelconque, alors, comme n'étant rien d'autre que chair et sang, vous ne pourrez hériter du royaume de Dieu. » (Contre les hérésies 5, 9, 4. Ed. Antoine Beltrano).

[6]  Source : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/chrysostome/matthieu/082.htm (note du traducteur).

[7] La controverse entre catholiques et orthodoxes sur le pain – fermenté ou azyme – convenant à la célébration de l’Eucharistie a duré plusieurs siècles. Les orthodoxes remarquaient que le mot « artos » employé dans l’Évangile désigne précisément du pain levé et non des azymes. Les théologiens catholiques se défendaient en montrant que selon la loi juive, on ne devait pas conserver de pain levé dans les maisons durant les fêtes de la Pâque. Le Christ aurait enfreint la loi s’Il avait utilisé du pain au levain, mais même s’Il l’avait voulu, Il n’aurait pu en trouver une seule miette nulle part à Jérusalem pendant la nuit pascale. Mais le Maître du Sabbat n’a pas célébré la Pâque le jour de la Pâque...

[8] Cf. Ouspensky, N. Anafora [L’Anaphore]. In : Bogoslovskie troudy [Recherches en théologie], n°13. Moscou, 1975, p. 46, 49.

[9] Bouyer, Louis. La première Eucharistie au dernier soir. In : Bouyer, Louis. La Bible et l’Évangile. Bruxelles, 1988, p. 227.

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