Saint Jean l’Apôtre : avec le Christ au Gologotha

Tout au long de l’Evangile, l’apôtre Jean ne se distingue en rien des autres apôtres du Christ. Comme les autres, il pêche des poissons, comme les autres, il pose au Maître des questions, parfois naïves ; avec les autres il s’émerveille de Ses miracles.

Il est vrai qu’à partir d’un certain moment, il fait partie du petit groupe des apôtres que Jésus prenait toujours avec lui : dans la maison du centurion de Capharnaüm, dans la synagogue de Jaïre, où le Sauveur allait ressusciter une petite fille morte ; sur le mont Thabor où Il apparut transfiguré dans sa gloire pour renforcer la foi de ses apôtres à la veille de sa passion… Mais dans ces situations, il y avait aussi Pierre et Jacques.

Dans les derniers jours précédant immédiatement la Passion du Christ, Saint Jean acquiert une position particulière par rapport aux autres apôtres. Visiblement, c’est à ce moment-là qu’il devient pour le Christ son disciple favori. Non pas dans le sens que le Christ aime moins les autres. Favori dans le sens : le plus proche, celui auquel Il pouvait faire confiance.

«Le disciple que Jésus aimait», — c’est ainsi que Jean se mentionne dans l’Evangile. Ce n’est pas de la vantardise. L’Evangéliste se devait d’expliquer pourquoi c’est lui qui était devenu le plus proche du Maître pendant la Sainte Cène ; pourquoi c’est à lui que Jésus révéla le nom du traître ; pourquoi c’est à lui et non pas à quelqu’un d’autre qu’Il a confié Sa Mère. Par humilité, Jean ne dit jamais son nom, mais il écrit : « le disciple que Jésus aimait ». Ces mots en disent beaucoup.

Comment Jean avait-il mérité cette familiarité avec le Christ, cette confiance de Sa part ? Il ne s’était pourtant distingué en rien, et n’avait rien fait d’extraordinaire…

Sauf une fois. Après la nuit à Gethsémani, quand on conduisit le Christ sur le Golgotha pour le crucifier. Jean, à ce moment-là, a suivi le Maître. Il L’a suivi jusqu’au bout. Il est resté près de la Croix quand on a crucifié Jésus. C’est le seul de tous les Apôtres.

Le Christ, certainement, savait à l’avance comment chacun allait se comporter dans les derniers jours de Sa vie terrestre. Il savait qu’on pouvait compter sur Jean.

L’apôtre Jean conduit la Mère de Dieu chez elle. William Days, 1840

Si Jésus ressuscité a dit à Pierre : suis Moi, Jean, pour sa part, n’avait pas besoin d’invitation : il Le suivait déjà (Jn 21, 19-20). Avec Pierre, ils s’étaient élancés à la suite du Christ dès qu’il avait été arrêté, ils avaient couru à la maison du grand prêtre, ils entrent dans la cour… Là, Pierre était resté dans la cour pour attendre la suite des évènements, mais Jean, visiblement, était entré à l’intérieur. Il était déjà venu à cet endroit et dans l’agitation nocturne, il s’était introduit, comme un familier des lieux. Dans tous les cas, sans Jean, nous n’aurions pas pu avoir de détails sur l’interrogatoire qui fut infligé au Sauveur par les grands prêtres.

D’ailleurs, il y a beaucoup de choses sur le Christ que nous connaissons grâce à Jean. Il a rapporté pratiquement à la lettre les entretiens de Jésus, et surtout, dans les détails, le dernier entretien avec les apôtres, qui eut lieu pendant la Sainte Cène. Les autres évangélistes ne nous en donnent que des fragments. Jean se souvient de tout ce qui a été dit. N’est-ce pas parce qu’il était le plus proche du Christ et qu’il écoutait le plus attentivement ? Les autres apôtres avaient sans doute des moments de distraction, ils devaient commenter entre eux ce que disait Jésus. Jean buvait chaque parole prononcée par le Sauveur.

Ce n’est pas pour rien si l’Eglise l’a appelé le Théologien. Et si le Seigneur a appelé Jean, qui l’a suivi jusqu’au bout sans hésiter son « apôtre préféré».

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